Récits de la violence

Joanne Lalonde


L’hypermédia véhicule des voix et des histoires, personnelles et collectives, fantaisistes ou réalistes. Comme toute forme de création, l’hypermédia est, nous le savons, un lieu privilégié pour l’expression des enjeux liés aux identités individuelles et sociales. Les artistes et auteurs proposent à l’internaute de petits récits du quotidien qui se déclinent sous des formes diverses : témoignage, confession, mythographie, manifeste. Dans ce contexte multiple et pluriel, je propose d’examiner un phénomène plus ciblé, celui de la parole liée à la violence 1. Ma définition de la violence est très ouverte, elle désigne toute forme d’intrusion qui menace l’intégrité physique, psychologique, émotive, individuelle ou collective. Je présente donc ici quelques œuvres dont le moteur narratif se construit à partir soit de reconfigurations testimoniales d’un élément traumatique, soit de récits polyphoniques de violences vécues au quotidien. J’ai sélectionné des exemples qui agissent à des échelles radicalement différentes, du global au particulier, de l’individuel au collectif, pour faire ainsi entendre des écritures monodiques et des écritures polyphoniques.

Crier sa résistance 

Conséquences du trauma, récits polyphoniques du drame vécu de l’intérieur  

De l’individu à la catégorie  

Moment du trauma, persistance du trauma 

 

NOTE(S)

1 Ce texte a fait l’objet d’une présentation lors du Colloque États de violence, présenté à l’Université de Poitiers, Maison des sciences de l’Homme et de la société en octobre 2008. Je tiens à remercier Marianne Cloutier et Émilie Houssa qui m’ont assistée dans le repérage, la description et l’indexation des œuvres qui font l’objet de la présente analyse.

2 J’ai travaillé récemment la notion d’activisme web dans une perspective féministe, voir « Webféminisme, panorama de résistances  », ETC Montréal, no 83, automne 2008.

3 En ce sens il se situe à un autre niveau que celui de l’image dite mythique qui s’offre comme synthèse d’une catastrophe.

4 La mythographie est une écriture visuelle ou littéraire de la projection fantasmatique d’un sujet lui permettant de multiplier ses extensions identitaires. Voir «  Mythographies web : les identités fabriquées », Archée 2003

5 Je réfère à une conférence intitulée « On violence » de Slavoj Zizek, University of Leeds, où le psychanalyste fait la distinction entre violence objective (sans responsabilité partagée et sans responsable identifié) et violence subjective. Zizek insiste sur un paradoxe prégnant dans les sociétés actuelles, celui où la violence subjective serait de plus en plus tabou alors que la violence objective serait de plus en plus importante.

 

NOTICE BIOGRAPHIQUE

Joanne Lalonde est professeure au département d'histoire de l'art et vice-doyenne à la recherche et à la création à la Faculté des arts de l'UQAM. Ses recherches portent sur les pratiques d'art réseau et médiatique. Elle est membre du Laboratoire Nt2 et du Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire Figura. Spécialiste de la vidéo canadienne, elle s'intéresse également aux représentations de genres et aux figures du métissage sexuel dans l'art actuel ainsi qu'aux modalités de l'interactivité dans l'art contemporain.

 

SITE(S) CONNEXE(S)

The Degradation and Removal of the/a Black Male, Wayne Dunkley (2001)
http://www.sharemyworld.net/Intro%20Page%202a.htm

Face to Face Stories from the Aftermath of Infamy, Rob Mikuriya (2001)
http://www.itvs.org/facetoface/intro.html

Los dias y las noches de los muertos de Francesca Da Rimini (2004)
http://dollyoko.thing.net/LOSDIAS/INDEX.HTML

Ce texte nos a été offert gracieusement par l’auteur.

 

 

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